dimanche 9 janvier 2011

de l'inutilité de certaines choses.

Suivant méthodiquement (!) ma liste de résolutions pour 2011, je suis allée chez l'esthéticienne vendredi. Pour la première fois de ma vie. Bon, ce n'est pas vraiment vrai car j'ai été me faire faire les ongles une fois, la veille de mon mariage, il y a 18 ans et je suis allée 3 fois pour des pédicures car j'aime me faire racler la corne avant les vacances d'été. J'aime surtout voir des ongles vernis dans le sable, surtout quand c'est les miens et surtout à cause du sable qui fait vraiment toute la différence. Au fait, j'aime aussi mes orteils que je trouve harmonieux.

Rendez-vous donc pour un facial-une manicure et une pédicure. Dans un salon, un spa...qui appartient à une fille que je connais. Et...

J'ai détesté.

Quelle perte de temps.
J'avais l'impression d'être au secondaire. Quand je suis arrivée en secondaire 3 dans une école secondaire privée "juste de filles" à Outremont. Je n'étais pas dans le coup, je ne connaissais pas les règles, les codes sociaux, ce qu'il fallait faire et ne pas faire. Cette impression constante de ne pas faire partie du même tout. Le syndrome de l'imposteur, je l'ai eu.
J'étais dans la parade de mode en secondaire 5, parce que j'étais grande et que les juges m'avaient choisi lors de la sélection (je marchais droit aussi et j'avais une belle peau -lire naturelle et sans maquillage). Je paradais avec la fille de Lise Watier (entre autre) et le reste de la gang des princesses outremontoises J'avais l'impression d'être un chien dans un jeu de quilles. Lors des essayages, des pratiques, des essais de coiffure. Pas rapport. Différente. Étrange. Une erreur de sélection. Elles n'étaient pas méchantes, mais elles étaient dans un autre monde que le mien. Elles passaient leur fin de semaines à St-Sauveur sur les pentes de ski, moi à Ahuntsic.

Réminiscence chez l'esthéticienne. Une vraie madeleine Proustienne (que je place ici juste parce que cela parait bien dans mon texte.)

Il faut mettre des pantoufles? Garder son sac? Parler avec la technicienne? Laisser du pourboire? À qui? Enlever son chandail pour mettre une serviette? Se coucher sous les couvertures? Aucune espèce d'idées et franchement, ça me purgeait. Presque 40 ans et l'impression d'être une petite fille, je devrais payer plus souvent pour ça.

Cette même impression de ne pas être une des leurs.
Je ne voyais pas le but. Être plus belle? vraiment? le suis-je?

J'étais donc sous les couvertures avec un pagne autour des seins, de la vapeur dans le visage et une musique de fausse nature dans les oreilles sensée me relaxer. Je pensais aux enfants qui ne déjeunent pas, à ceux qui crèvent vraiment de faim, à la futilité de l'apparence, à l'importance de certaines choses, à mon épicerie à faire, à mon chum à la maison et au temps que je gaspillais à me faire mettre de la crème qui puait.

Pas dans le coup encore une fois.
Je ne juge pas...(c'est pas vrai, je juge mais je ne pense pas pour autant que je suis supérieure à ces femmes qui se font faire une manicure par semaine, du moins, je pense...que je ne juge pas.)

J'aimerais vivre chez une autre femme. Voir comment elle fait. Elle se démaquille vraiment avant de se coucher? Elle a de la lingerie qui "matche" pour vrai? Elle a du vrai linge de madame dans ses armoires? Elle a des petites culottes immaculées? toujours?

Elles ont toutes l'air de savoir, d'être parfaites, de savoir des codes que j'ignore. Je serais lesbienne juste pour vivre dans les dessous d'une autre. Pour connaitre ses codes, pour savoir qui est l'imposteur de qui.

Peut-être qu'elles pensent la même chose sur moi?

1 commentaire:

  1. Je découvre votre tout nouveau blog. J'aime votre façon de vous exprimer. Je reviendrai!

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