mardi 12 avril 2011

Une petite mort

Quand j'étais petite, j'avais un vieux pommier dans ma cour.
Un arbre unique, fait pour grimper.
Il y avait 2 chambres, un salon, un escalier et une tour d'observation.
Et en prime, des vraies de vraies grosses pommes pas piquées des vers.
J'y ai passé des heures, et encore des heures.

C'est la première chose que j'ai vu quand nous avons visité notre maison pour la première fois.
Entre les deux pins jumeaux, ce plancher de cabane dans les arbres.
C'était un signe, naturellement.

Au plancher de cabane, nous avons rajouté des côtés et une énorme glissade pour descendre.
Nous l'avons peinte en vert et patenté des marches pour y monter.
Mes enfants, les enfants des autres, s'y sont amusés.
J'étais un peu jalouse de les voir, contente aussi.
Mélancolique surtout.

Et est venu le temps où cette cabane a fait son temps, justement.
J'ai pleuré quand on a décroché la glissade.
Bien plus que mes enfants qui me consolaient en me disant: maman, c'est correct, on ne joue plus dedans, on est grand maintenant.

Je sais qu'un jour ils tomberont en amour, eux-aussi, avec une maison qui a une cabane dans les arbres.

Car il y a de ces souvenirs qui durent une vie.

1 commentaire:

  1. Je ne m'attendais pas à un billet sur la nostalgie de l'enfance et sur une cabane dans les arbres. Joli. Je pensais que vous alliez nous parler de l'autre "petite mort".

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