lundi 21 février 2011

Ma persévérance scolaire.

Je suis la reine du vent, des nuages et de la bouette.
Je manie la phrase creuse, je pellette les concepts fumeux, je joue dans la métaphore oiseuse.

Vous l'avez sans doute deviné, je fais une maitrise en éducation (ou l'art de perdre la foi dans un système, en 60 crédits).

J'ai rarement écrit autant d'inepties avec d'aussi bons résultats.
J'ai rarement été aussi désabusée.
J'ai rarement eu autant l'impression de perdre mon temps.
J'ai presque honte.

La science de l'éducation, déjà en partant c'est foireux.
Enseigner ce n'est pas une science, c'est de la mayonnaise.
Un peu d'intuition, un peu d'humanité, un peu d'humour, beaucoup de passion pour sa matière, pas mal de talent en improvisation 101, un brin de charisme. On brasse le tout et on espère que la sauce va prendre. En général, ça prend. Si ça ne prend pas, ou rarement, c'est parce que l'enseignement ce n'est pas pour toi et toute la science de l'éducation du monde n'y changera rien.

Ce qui me dégoute le plus c'est que je sois obligée de faire cette maitrise. Parce qu'il faut engraisser les facultés d'éducation en se bourrant la tête de concepts bidons pour être légalement qualifiée en enseignement. Parce qu'après un bac en littérature et une maitrise en histoire, je ne suis pas encore assez formée pour enseigner au secondaire.

Je touche aux limites du système et à son incohérence.

Je vois des jeunes enseignants sortir des facultés d'éducation avec une connaissance minimale de la matière à enseigner mais des vagues souvenirs de leurs cours sur le socioconstructivisme, l'élaboration de SAE, la pédagogie par projets, la métacognition. Des très vagues souvenirs qui ne serviront pas tellement parce que dans la vraie vie, enseigner ça ne s'apprend pas.

J'ai tellement le goût de décrocher.
Tellement le goût de laisser tomber la rédaction de mon travail sur la Planification globale de l'enseignement pour aller relire mes classiques. Les relire pour en parler demain à mes élèves avec des pétillements dans les yeux et de la bave au coin de la bouche. En parler pour que mes élèves me trouvent, encore une fois, étrangement vivante. Étrangement en amour avec ma langue.

Cette maitrise m'éteint.


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