Pas besoin d'une longue psychanalyse pour savoir pourquoi.
Des parents dépressifs, ça marque.
J'ai peur pour mes enfants, pour mon conjoint, pour ma sœur que je pense malheureuse.
J'ai peur d'être celle qui reste.Égoïstement.
Pour ne pas me sentir coupable.
Éternellement.
J'ai des histoires de suicides plein ma tête.
J'ai visualisé toutes ces morts.
Je me suis mise à la place de la mère, de la conjointe.
À la place de celle qui trouve, celle qui ouvre la porte aux policiers, celle qui cherche l'absent, celle qui prie, celle qui attend.
J'ai refait toutes les scènes, souvent.J'ai cherché à imaginer ce qui ne s'imagine pas.
Je voulais comprendre.
Et j'ai pleuré.
Je scrute souvent mes proches à la recherche des signes invisibles.
Je fais des équations improbables.
J'analyse l'effet possible de certaines choses.
Suis-je trop ceci, trop cela.
Pas assez?
J'ai l'impression d'être responsable du bonheur des autres.
Responsable, aussi, de leur malheur, de leur peine et de leur déception.
Très malsain de se croire au centre alors que nous sommes en périphérie.
Tiens voilà une angoisse que je partage. Quand ça se produit dans l'entourage des jeunes ici, je capote.
RépondreSupprimerJ'ai lu, dans le dernier Châtelaine, le cri du coeur d'Anne-Marie Lecomte, chroniqueuse, dont le fils Antonin s'est enlevé la vie en novembre dernier.
Alors à la maison, on en parle, on en discute. On parle de la détresse des jeunes, de l'aide disponible.
"J'ai l'impression d'être responsable du bonheur des autres."
RépondreSupprimerVous ne l'êtes pas. Faut travailler là-dessus.
Signé: votre psychologue bénévole et non-sollicitée ;o)
Michele: je trouve cette histoire tellement triste, comme toutes les autres. Comme quoi l'abri n'existe pas.
RépondreSupprimerFemme libre: merci pour l'économie de thérapie! Je travaille boss, je travaille.