jeudi 31 mars 2011

Une araignée dans la tête

Ben oui je suis un peu hypocondriaque.
Sûrement que c'est chiant pour les autres.
Certainement que la nuit c'est pire.
La nuit, il fait noir.
J'ai peur dans le noir.

Je me soigne.
Aussi étrange que cela puisse paraitre.
J'avance.
J'essaie de ne pas déranger.
Je me parle à moi avant d'en parler à d'autres.
Dans ma tête, c'est mieux.

Des fois, non.
Des fois je veux juste un peu.
Pas beaucoup, pas longtemps.
Un peu.

Un souffle sur l'araignée.
Un.

mardi 29 mars 2011

Le goût de l'eau

Il faisait tellement beau et pour la première fois tu as eu l'envie de prendre la mer.
Seul.
Sur le rivage je t'ai regardé partir, confiante.
Contente de te voir prendre le large.
Il me suffisait de te savoir heureux pour être heureuse.

Il faisait tellement beau.
Le soleil baignait ton visage.
Tu rayonnais.
Sur le rivage, le vent s'est levé.
Ce vent que seules les femmes sentent venir.
Je t'ai appelé, mais le rire des vagues a couvert ma voix.

J'ai crié au moment où tu as sombré.

Je me suis alors jeté à l'eau.
Et j'ai nagé jusqu'à toi.
Tes yeux dans les miens me suppliaient de te ramener sur le rivage.

J'ai tenu ta tête hors des vagues qui menaçaient de t'engloutir.
De toutes mes forces.
Longtemps.
Nous étions deux, noyés dans la tourmente.

Peu à peu mes bras ont faibli.
J'ai senti le courage m'abandonner.
Et je t'ai laissé aller, pour ne pas sombrer à mon tour.

Il faisait tellement beau.
Et tu étais si heureux.

Je suis encore sur le rivage et je scrute la mer.
Toujours ce fol espoir.

Et puis?

C'est bien beau tout ça.
Mais il faut maintenant passer aux choses sérieuses.

  1. magasiner des sacs
  2. mettre tout le monde en forme (lire surtout moi!)
  3. commencer les vaccins
  4. faire subir à la marmaille une inspection médicale en règle (sans pédiatre, ce ne sera pas de la tarte!)
  5. louer la maison
Le dernier point étant ce qui me stresse le plus.
J'espère que nous trouverons des locateurs à nos pieds.

On va me dire de ne pas m'en faire, que nous avons le temps.
Mais le temps, tout le monde le sait, passe vite!
Trop.

lundi 28 mars 2011

9/52

Je déteste les romans jeunesse. Au fait, je pense que je déteste encore plus toute cette culture autour du roman jeunesse. Un genre de fourre-tout de livres faciles regroupant des thèmes semblables propre à séduire une clientèle-cible. C'est vrai que ça fait lire mais ça cloisonne aussi la lecture.

Je ne sais pas trop, je suis mal à l'aise.
Comme je suis mal à l'aise avec toute cette culture de l'adolescence.

J'ai lu trop peu de bons romans jeunesse (et ce n'est pas faute d'avoir essayé) et beaucoup trop de trucs vraiment insipides (je recommande tout de même chaleureusement, à tout jeune et moins jeune, de lire l'excellent roman-dit jeunesse -Une bouteille dans la mer de Gaza, sans doute le meilleur truc du genre.)

Là je n'avais pas le choix. Mon collègue et ami, Marc-André Pilon, vient de publier un roman-jeunesse, La revanche du myope.
Dur de ne pas le lire.

Je n'ai pas aimé, mais je sais, ce n'est pas un roman écrit pour moi.

Je n'ai pas aimé mais je lui reconnais tout de même des qualités; bons jeux de mots même si l'excès en est rapidement lassant, humour subtil, références culturelles nombreuses et riches, intrigue intéressante même si la fin est tirée par les cheveux, rebondissements constants même si ça doit faire 40 fois que je lis ce genre de truc.
Au moins, il n'y a pas de chevaliers ou de magiciens, c'est déjà ça!

Mon 10 ans et ma 11 ans ont adoré.
Voilà, le public-cible a parlé.




Le coût des choses

Ah! l'argent. Un incontournable.

Magasiner aussi longuement, comme nous l'avons fait, le prix des billets d'avion n'est pas vraiment symptomatique de notre radinerie extrême.
Lorsque l'on pense voyager à six, une différence de 100$ sur un billet, x 6 billets, c'est à prendre en considération.
Nous nous en sortons (âmes sensibles s'abstenir) en bas de 1400$ par billet (je vous laisse faire les multiplications). Je trouve que ce n'est pas si pire pour aller proprement parler à l'autre bout du monde. Montréal-Washington-Séoul-Kunming et retour par Bali-Séoul-Washington-Montréal, on repassera pour la taxe sur le carbone!
Le premier prix que nous avait donné l'agente était du genre 2100$. Faites les calculs, tripouiller sur les sites internet est rentable.
On se rajoute les billets Chine-Népal (400$ par personne, une vraie aubaine) et voilà, en gros, le premier gros coût de notre périple.
Ce n'est pas peu.
Nous sommes six.



Faire les frais

Taxer les étudiants.
Pas grand chose diront les uns.
4600$ par année sans les frais afférents.
460 heures de travail au salaire minimum.
23 semaines à 20 heures semaine.
5 mois.
En étudiant à temps plein.
Et en restant chez papa et maman.
Pour avoir le droit à l'éducation!

Je sens que plusieurs vont y penser à deux fois.
Surtout pour aller étudier en philosophie.
Surtout quand tu demeures à St-Clet.
Surtout quand chez toi, ce n'est pas une tradition d'aller à l'université.

Je suis insultée.

On va se faire une société de main-d'oeuvre.
Pour combler la demande des entreprises.
Pratique.

vendredi 25 mars 2011

Alea jacta est

Voilà, c'est fait.

Nous avons acheté les billets.
Après avoir tergiversé pendant 2 mois.
C'est finalement l'itinéraire #18 qui a eu la palme.
Avec le grand retour du Népal.

Départ le 23 aout, retour vers le 18 juin.
On commence au Yunnan (sud de la Chine), ensuite le Népal, le Laos, la Thaïlande, la Birmanie, le Cambodge, le Vietnam, la Thaïlande encore, la Malaisie et l'Indonésie.
Rien de moins.

Gloup!

Lettre à Audrey

Belle Audrey, c'est à toi que je pensais, cette nuit, lorsque l'insomnie a pris possession de ma tête.
Je te revoyais dans notre salon à nous parler de tes préparatifs australiens.
Nous étions rassurants.
Go Audrey, le monde est à toi.
Tout va bien aller.
Ne te laisse pas abattre par tes peurs, les peurs de ta mère, les peurs des autres.
Fonce et défonce les portes.
Tu vas revenir changée.

Tu vas revenir.

C'est à toi que je pensais, cette nuit, quand mes propres peurs ont rempli ma tête.
Audrey, belle Audrey...tu sais qu'il y a des scorpions en Asie?
Des gros qui piquent super fort?
Tu sais que la terre tremble 300 fois par année en Birmanie?
Qu'il y a des affrontements militaires fréquents dans le triangle d'or?
Des tsunamis en Indonésie?
Le mal des montagnes au Népal?
Des courants fous en Thaïlande?

Audrey, j'ai peur à mon tour.
Peur du monde que je veux tellement comprendre.
Peur de ne pas trouver les réponses.
Peur de me décevoir.
Peur de perdre des morceaux de moi en chemin.
Ou, pire encore, perdre des morceaux de mes petits sur la route.

Alors, je pense à toi.

Merci d'être partie.

jeudi 24 mars 2011

8/52

Petite lecture sur le thème "je prépare le voyage" avec le Guide du voyage en famille de M.Chantal Labelle et Michel Houde.

C'est toujours intéressant de lire les aventures de gens qui ont décidé de voyager avec leurs enfants. La facture du livre est cependant assez drabe et ressemble à un genre de livre édité à compte d'auteurs. Honnêtement, un blogue aurait été bien plus intéressant! C'est aussi un livre qui date un peu, des récits de voyage de 1996, c'est une éternité dans le monde du voyageur. Tellement de choses ont changé depuis 15 ans!

Je n'ai pas appris grand chose car après quelques voyages derrière la cravate avec ma troupe, j'aurais pu écrire le livre. Ce n'est pas que je sois vantarde mais n'importe quelle mère avec quatre enfants dans un avion pendant des heures développe rapidement des trucs de survie 101.
Oui les toutous, oui les crayons pour faire patienter, oui prendre le temps de se reposer, oui laisser de la latitude, oui instaurer des mesures d'hygiène... rien de sorcier bien que ce soit éventuellement un bon pense-bête.
Pas mal d'évidences aussi du genre "planifier avant de préparer", "pensez à réserver à l'avance vos gites dans le temps des fêtes", "bien choisir ses billets d'avion en fonction du prix et du trajet"... il y a vraiment des gens qui partent d'aussi loin pour organiser leur voyage?

Un livre qui se traverse rapidement, quelques photos au centre qui auraient eu intérêt à être placés un peu partout, des témoignages des enfants, des listes de trucs à ne pas oublier.
Certaines choses sont vraiment intéressantes par contre, dans la philosophie des parents, dans l'organisation de leurs projets, dans le "guts" qu'ils ont. C'est à ce niveau que le livre m'a interpellé .

Je suis aussi un peu en dehors de leur public-cible. Je ne voyage pas avec des jeunes enfants que je dois nécessairement occuper ou porter. C'est, avec des adolescents, d'autres enjeux que je dois considérer! Tiens, je vais pouvoir écrire un live au retour du genre "Comment survivre, en vase clos, pendant 10 mois, avec ses adolescents"!

En somme, un bon livre à feuilleter surtout pour des familles qui partent pour la première fois avec des jeunes enfants et surtout pour ceux qui hésitent encore à le faire!


mercredi 23 mars 2011

Convalescence

Je suis en convalescence.
Étrange.
Je me sens presque coupable.

Tout a bien été.
Je suis impressionnée par la médecine et le corps humain.
Impressionnée par la faculté de se refaire, de s'adapter.
Impressionnée par la résistance à la douleur.
On ouvre le ventre, on enlève un morceau, on recoud et quelques tylénols plus tard, on est presque neuve.
Quelle belle machine tout de même.

Je suis surtout courbaturée.
L'impression qu'un camion m'a renversé.
Et j'ai mal à la tête.
Ça c'est un peu moins drôle.

On me gâte et j'ai presque l'envie de me sentir mal plus longtemps.
Mais j'ai aussi envie de faire de la cuisine, du ménage, d'aller prendre une marche...
Je pourrais faire tout ça et rentrer sous les couvertures juste avant le retour de ma famille?
Pour leur donner encore le plaisir de prendre soin de moi?

Je suis fine comme ça.

MAJ: mouais, après une douche et une descente d'escalier, je suis remontée me faire dorloter. La marche du printemps attendra...

vendredi 18 mars 2011

7/52

Je ne lis rien depuis un bout.
J'étais dans un policier quand j'ai tout arrêté.
Des lectures d'école, des corrections, du zieutage de blogues, du feuillage de guides de voyage ont alors meublé mon temps.

Ce soir j'ai lu L'amant de Marguerite Duras.
Super concept, ça se passe au Vietnam.
Je fus fascinée au début, intéressée au milieu et bien ennuyée à la fin. Une chance, c'est un tout petit livre.

Étrange.
On parle de ce roman comme une histoire de passion dévorante entre une jeune fille et son amant plus âgé. J'ai eu l'impression de lire un truc entre une ado qui se cherche et trouve le moyen de choquer dans les bras d'un homme qu'elle ne semble pas vraiment aimer. Une famille dysfonctionnelle qui fait semblant de ne pas savoir tout en profitant de l'argent de l'amant, une mère qui frise la folie, un frère violent et une étrange impression qu'elle fait tout de même un peu la pute, cautionnée par tout le monde.
Je n'ai peut-être pas compris, remarque.

Écriture tantôt belle, tantôt lourde. Des étranges structures de phrases qui agacent souvent. On est régulièrement projeté dans le futur entre deux scènes, trop courtes, du Saigon de l'époque.

Bon, qui suis-je pour critiquer Duras?
Je n'ai pas aimé à la lecture mais je crois qu'éventuellement des échos de cette histoire me resteront sur les rives du Mékong.
C'est toujours ça.

jeudi 17 mars 2011

Vanitas, vanitatum

Chez-moi avant que ce ne soit chez moi (1930)

J'adore recevoir.
J'adore la visite.
C'est parce que je suis vaniteuse, de dire mon chum (mon mari, mon homme, mon poulet, mon lapin, mon mec, mon étalon, mon amant...bref, lui)
Et c'est parce que j'aime ma maison.
J'ai presque honte de le dire, c'est tellement bassement matérialiste et bourgeois.
Mais, c'est la maison de mes rêves, celle que je ne pensais jamais avoir, celle des autres, celle devant laquelle on passe en se demandant qui peuvent bien être les chanceux qui y habitent.
Ne cherchez plus, c'est moi.

C'est une maison unique, centenaire, avec une âme de vieille chose.
Elle craque, elle vibre, elle respire.
Elle a été chalet d'été, maison de médecin, résidence pour personnes âgées, maison de chambre et elle fut aussi laissée à l'abandon pendant des années.
Elle est maintenant pleine de trucs qui viennent de partout.
Des héritages, des dons, des trouvailles.
Ça ne ressemble à rien.
Des lampes chinoises avec un coffre arabe, des tableaux modernes avec des tapis turcs, des poufs en vinyle avec un vieux banc de gare.
Hétéroclite à l'extrême.

Et, il y a LA bibliothèque.
Le fantasme de tout lecteur.
Des étagères de bois de grange, sur deux murs, avec une échelle pour monter en haut.
Au cœur de la maison.
On ne voit qu'elle.

Elle me fera définitivement bruler sur le bucher des vanités.

Samedi nous recevons des inconnus pour le souper.
Un couple de journalistes qui est parti en Asie du Sud-Est l'an dernier, avec leurs deux petites filles.
J'ai écrit, posé des questions et lancé une invitation.
Simplement, elle a été acceptée.
Chouette non?

mardi 15 mars 2011

Une raison de plus

Ma grand-mère était enseignante.
Au Maroc, en mathématique.
Elle était aussi très névrosée mais là n'est pas vraiment la question.

Elle était surtout épouvantablement insupportable.
Au dire de son fils à son enterrement, une vraie garce.
Mais, elle était une garce fascinante.

Un cas d'espèce.
Tiens, un jour, j'écrirai sa vie.
Ça lui fera plaisir, égocentrique comme elle était.

J'ai toujours été intriguée par sa relation avec ses anciens élèves.
Toute sa vie, nombre de ceux-ci sont venus lui rendre visite, régulièrement.
Je trouvais ça beau.
Venir visiter sa vieille enseignante.

Ma grand-mère avec eux n'était plus ma grand-mère.
C'était leur professeur.
Éternellement.
Et jusqu'à la fin.

Je pensais que c'était culturel.
Que c'était unique à ma grand-mère.
À ce Maroc de coloniaux, à l'époque...

Mais, c'est quelque chose que je découvre à mon tour.

J'ai maintenant moi aussi des anciens élèves qui viennent à la maison.
Sans prétention, des fois sans invitation, toujours simplement.
J'en suis toute fière.

Je leur sers du thé et on jase.
Longtemps.

C'est unique comme relation.
Unique comme impression.
Ce ne sont pas des amis, pas des enfants.
Ce sont...des anciens élèves.
Et je sais que je vais en collectionner quelques-uns dans ma carrière.
Quelques-uns qui me suivront au-delà de la classe.

Je ne sais pas encore lesquels.
Mais j'ai la certitude que ce sera beau.

lundi 14 mars 2011

Autocheirothanatophobe

J'ai toujours eu peur du suicide.
Pas besoin d'une longue psychanalyse pour savoir pourquoi.
Des parents dépressifs, ça marque.

J'ai peur pour mes enfants, pour mon conjoint, pour ma sœur que je pense malheureuse.
J'ai peur d'être celle qui reste.
Égoïstement.
Pour ne pas me sentir coupable.
Éternellement.

J'ai des histoires de suicides plein ma tête.
J'ai visualisé toutes ces morts.
Je me suis mise à la place de la mère, de la conjointe.
À la place de celle qui trouve, celle qui ouvre la porte aux policiers, celle qui cherche l'absent, celle qui prie, celle qui attend.
J'ai refait toutes les scènes, souvent.
J'ai cherché à imaginer ce qui ne s'imagine pas.
Je voulais comprendre.

Et j'ai pleuré.

Je scrute souvent mes proches à la recherche des signes invisibles.
Je fais des équations improbables.
J'analyse l'effet possible de certaines choses.
Suis-je trop ceci, trop cela.
Pas assez?

J'ai l'impression d'être responsable du bonheur des autres.
Responsable, aussi, de leur malheur, de leur peine et de leur déception.
Très malsain de se croire au centre alors que nous sommes en périphérie.

samedi 12 mars 2011

De fil en aiguille

Nous sommes les pires consommateurs du monde entier.
Vraiment pas des acheteurs compulsifs.
C'était notre troisième visite pour le choix de nos sacs à dos.

On essaie, on soupèse, on vérifie.
On pense acheter.
Et on se ravise.
On ajuste, on rêve, on essaie encore.
On se demande ce qu'on attend.
On a hâte.

On avance tranquillement.
Nous avons du temps.
Et nous savourons toutes les étapes.

Lentement.

Mais,
J'ai acheté mes souliers.
Je gambade super bien dedans.
Le monde sera à mes pieds, je vous le dis.

Si la tendance se maintient, je vais avoir 40 ans en Indonésie.
Il y a pire.

J'avais des cheveux blancs dans le miroir de la Coop.
J'admirais mon (futur?) sac et ce sont les reflets d'argent qui m'ont sauté aux yeux.
4-5 misérables.
Bah.
Il y a pire aussi.

jeudi 10 mars 2011

La dame du jeu de cartes

J'aime mon travail, vraiment beaucoup.
Je le trouve dur, exigeant et souvent source de frustrations.
Je pense, des fois, faire autre chose.
Tout quitter.

J'y pense quand je suis chez moi.
J'y pense quand je lis des blogues d'enseignant, quand j'entends les idées du ministère, quand je travaille sur mes cours de maitrise, quand j'assiste à des réunions d'atteinte de la réussite par objectifs chiffrés, quand je parle avec des collègues blasés.
Mais, dès que je rentre dans ma classe, j'oublie tout.

Dans ma classe, je suis la reine.
C'est moi la vedette de mon spectacle.
Je suis en contrôle, je sais que je suis bonne.
Je sais faire rire, je les regarde me regarder, je les entends m'écouter.
Je sais improviser, répliquer, répondre du tac au tac.
Je suis que je peux rebondir, innover, faire passer le courant.
Je suis à l'aise, dans mon élément.
Je ne me sens jamais jugée, moi l'insécure de service.

Le contact avec les élèves, c'est une drogue forte.

Ça nous redonne le goût, toujours, d'aller au front.
En première ligne.
Sous les obus.
Malgré tout et parce que tout.
Oui, madame!

mardi 8 mars 2011

Théorie fumeuse

Je devais avoir 13 ans.
Vraiment pas la période la plus "cute" de ma vie.
Des broches, des lunettes en métal, une coupe au carré faite par ma mère.
J'avais alors fait le constat suivant:
"je ne serais pas belle, je ne "pognerais" pas avec mon physique, dans ce cas autant être drôle et intelligente si je veux avoir une chance de me trouver un chum!"

Je fais bien rire mes élèves en leur racontant l'anecdote.
Ah, s'ils mettaient autant d'importance dans la musculation de leur culture que dans celle de leur corps!
C'est encore ce qui sera le plus séduisant, à long terme.

C'est sans doute ça, dans le fond, le problème. L'âge ingrat a disparu avec les lunettes à la mode, les broches transparentes, l'éradication presque totale de l'acné.
Les jeunes sont trop beaux pour s'investir dans un plan B.

Finalement, être laid...c'est presque une chance.
Vu de même.

lundi 7 mars 2011

Ceci est un message secret.

Je ne suis pas certaine du tout que j'aime écrire sur un blogue.
C'est le paradoxe du personnel via le public qui me trouble.
Parce qu'il faut se l'avouer, on n'écrit pas vraiment pour soi, sinon on se fera un gentil petit document word et on épargnerait la blogosphère de nos élucubrations.
Donc, on écrit indéniablement pour les autres.

Alors on doit écrire des choses intéressantes.
Et il y a des attentes, nécessairement.
Écrire régulièrement.
Ne pas faire de fautes.
Avoir du style.
Avoir du fond.
Être spirituelle.
Drôle?
Des fois.

Mouais.

Je ne suis pas très bonne avec les attentes.
Les miennes comme celles des autres, envers moi.
Avec la grande confiance en moi qui me caractérise, j'ai toujours l'impression que je vais nécessairement décevoir.
Et que les autres se rendront bien vite compte que j'ai l'air meilleure que je ne le suis.

Bon, j'ai parfaitement conscience d'avoir l'air d'une névrosée chronique aux prises avec un sentiment perpétuel d'infériorité.
Je m'énerve moi-même à me lire et encore plus à me relire!

Mais ça c'est un secret.


dimanche 6 mars 2011

Consoeurie

Je peux sécher tes larmes.
Je peux te prendre dans mes bras.
Je peux te dire que je t'aime.
T'embrasser,
te serrer très fort.

Toi, ma soeur, mon amie.

Tu peux pleurer avec moi.
Mêler tes larmes aux miennes.
Mettre ta tête sur mon épaule.
Tenir ma main,
sans pudeur, je tiendrai aussi la tienne.

Moi, ta soeur, ton amie.

Je mêlerai mon souffle au tien.
Je te bercerai.
Je te regarderai dormir.
Je veillerai sur tes rêves.
Je partagerai.

Pas de gêne,
pas de convention sociale à respecter.

J'aime cette possibilité qu'ont les femmes de se toucher.
De se regrouper dans le chagrin.
De ne faire qu'une avec l'autre.
Unies,
Universellement.

vendredi 4 mars 2011

Intérêt public

Mon travail est terminé.
J'ai marché.
Ouf.

Marais

Je stagne tellement.
Aucun sens.

Encore mon travail qui m'embourbe.
Juste à penser à le finir, j'angoisse.
Je suis au pied de la montagne et je fais de l'asthme.

Il me reste 6 pages à pondre sur 18.
Chaque ligne me fait suer.
J'ai comme atteint la limite de la réflexion que je pouvais (voulais) faire sur le socioconstructivisme via le projet intégrateur.
Je m'en veux tellement de ne pas avancer.
D'être encore avec ce poids.
Ma faute dans le fond.

J'ai l'impression d'être une enfant.
Avec cette envie de faire une petite crise de bacon par terre.

J'ai rêvé que j'abandonnais tout.

Je n'ai pas marché hier, ni avant hier.
Ça aussi, ça me tanne.
Je me trouve fainéante et non-productive.
Je n'ai naturellement pas corrigé non plus.

Mais qu'ai-je donc fait cette semaine?

Je suis embourbée.

Au moins le projet voyage avance
Naturellement aucun lien avec le reste.
Naturellement.

Mais c'est surtout le chum qui y travaille.
Jonglerie avec le trajet.
Le budget pour 10 mois.
Les billets d'avion.
Les visas.
L'avantage de maitriser les bons outils de gestion.
Et d'avoir un esprit cartésien.

Nous sommes complémentaires.
Lui il organise, moi je rêve.
Et je le nourris.
De tout.
Enfin, j'pense.
Enfin, j'espère.

mercredi 2 mars 2011

Jonglerie

Le Népal sera pour une autre fois.
C'est drôle, nous y rêvions pourtant de ce pays.
Mais trop cher, vraiment.
Et bon, ce n'est pas comme si c'était le Népal ou Brossard.

On se rajoute l'Indonésie, pour le moment.
Parait que Bali c'est pas mal du tout.
Ce qui nous permet aussi de partir à la fête des chats.
Mi-aout.

Laos, Thaïlande, Cambodge, Vietnam, Birmanie, sud de la Chine sont encore au programme.

Préparer un voyage, c'est déjà partir un peu.