dimanche 15 mai 2011

Au fer rouge

J'ai été marquée au fer rouge il y a 7 ans.
Quand notre meilleur ami a eu un diagnostic de cancer de l'estomac.
Comme ça, un jour, à 38 ans.
Ce n'était pourtant pas un gros, pas un fumeur, pas un drogué, pas un buveur, pas un adepte de fast-food.
C'était un gars comme mon chum.

J'ai toujours été un peu anxieuse, mais il y a 7 ans, j'ai vraiment sombré dans une paranoïa cancérophobe solide.
J'ai perdu confiance dans la capacité de mon corps.
J'ai perdu l'idée que nous puissions être à l'abri en suivant des principes simples de vie saine.
L'idée que nous avions tous un cancer latent s'est installée profondément dans mon cerveau. Et avec elle, ce besoin pressant d'être hyper vigilante pour détecter rapidement les signes que cette maladie m'enverrait.
Mais, les signes... il n'y en a pas ou si peu ou si semblable à d'autres.
Du coup je suis perpétuellement en état d'alerte, perpétuellement en train de faire le guet. Je suis sous tension quotidienne.
Très très exigeant.

Je suis fatiguée.

Je parlerais à quelqu'un comme moi et elle me taperait tellement sur les nerfs.
Je trouverais cette personne vraiment puérile.
Une méga nouille de ne pas être capable de profiter de la vie maintenant, à toujours se faire hypothétiquement du mauvais sang pour des maladies imaginaires.
Franchement!

Je sais tellement ce que je lui dirais.
Je lui dis d'ailleurs.

Faudrait bien que je m'écoute un peu.




2 commentaires:

  1. Ça ressemble à une phobie. Ça se soigne. Il faut consulter pour ça. Vous auriez beau être la personne la plus intelligente au monde, savoir logiquement que ça n'a pas de sens, on est loin de la logique dans les phobies. Ça ne se règle pas tout seul.

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  2. Quand on a été malade (quelque chose qui met vraiment la vie en danger), on perd la naïveté que rien ne peut nous arriver, qu'on est invincible. Je parle par expérience. Et on a peur de tout après. Normal. C'est un choc... qui peut aussi se vivre par procuration.

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