samedi 6 août 2011

Le noble silence

Finalement, ça n'aura duré que 2 jours.
Intéressant mais pas vraiment pour nous.

D'accord pour ne pas parler afin de conserver le noble silence, pour séparer les hommes des femmes (pour éviter d'être distraits par des pensées concupiscentes, à moins d'être lesbienne naturellement), pour ne pas manger après midi (idéal pour le régime, la nourriture végétarienne servie matin et soir était de plus EXCELLENTE), et pour méditer en suivant la technique "enseignée", directement de Boudha lui-même (parait-il).

Moins d'accord pour éviter tout contact physique ou visuel avec les autres (les moments des repas étaient digne de figurer dans un asile d’aliénés avec les yeux de tous errants dans le vide), pour suivre le gong qui rythme la journée et, pourquoi pas, tant qu'à y être pour méditer 11 heures par jour (!!) sans vraiment d'instructions préalables.

Vraiment moins d'accord sur la place du discours du soir visant à nous convaincre que tout cela est LA bonne méthode, en nous répétant un peu louchement que ce n'est pas sectaire mais qu'il est tout de même interdit de pointer ses pieds vers le stéréo d'où sortait la voix du traducteur du maitre Goenka.

J'avais l'impression d'être dans un curieux mélange de cellule carcérale, de cloitre médiéval et de hall de gare.
Long longtemps d'attendre un train qui ne vient pas.
Mon moment fort de la journée c'est quand je me passais la soie dentaire et quand j'apercevais la silhouette de mon chum derrière le rideau dans le réfectoire, c'est tout dire comment il n'y avait rien à faire. Nous n'avions naturellement pas le droit de lire ou d'écouter de la musique, ça aurait été trop facile.

Je comptais les heures en me disant que je boirais jusqu'à la lie le vin de cette expérience.
Je restais, soutenue par la pensée que mon chum était de l'autre bord du rideau et qu'il adorait peut-être ça, rassurée par la certitude de le revoir dès la fin des 10 jours.
Un peu inquiète aussi... et s'il trippait vraiment? Déjà que je trouvais que ce n'était pas tellement son genre comme truc, s'il fallait en prime que ça le fasse planer!

Bon, comme en prime ils nous disent que c'est les faibles qui partent (merci discours du premier soir).
Et que je n'aime pas avoir l'impression de décevoir... je serais sans doute restée.
De plus, comme je suis reconnue pour être la pipelette de la famille, tout le monde se serait bien bidonné en me disant incapable de me taire pendant 10 jours!

C'est mon chum qui suite à un discours sur l'aspect scientifique de la chose (!!), en a eu son casque le premier. Ahhhh! comme je le reconnaissais! Me semblait aussi que les récitations en parsi pour souhaiter la paix universelle à la fin des séances, ce n'était pas trop trop sa tasse de thé.
Il m'a donc fait transmettre, par les responsables, son envie de partir (il ne pouvait me parler directement sous peine de m'expulser automatiquement) en me disant que je pouvais rester si je le désirais.

Vous n'avez jamais vu une fille paqueter ses affaires aussi vite!

Si je le recommande?
Sans doute.
Pour des gens qui aiment le genre chemin lumineux vers la purification de ses impuretés (le mal de dos suite à 11 heures sur un petit coussin étant le signe du pus qui sort de notre corps) c'est vraiment parfait.
Faut aussi aimer se concentrer longtemps sur ses narines et sur son souffle.

Je garde cependant des outils dans ma boite à outils.
Dur d'être contre les bienfaits de la méditation.


2 commentaires:

  1. Toute une expérience! Je trouvais ça super long pour vous 10 jours! J'avais hâte d'avoir vos impressions... mais je ne pensais pas qu'elles viendraient si vite!

    En plus, ça vous fera plus de temps à la maison avant de partir... c'est toujours bien ça de gagné!;)

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  2. S'il y avait un truc qui m'énervait au yoga, c'était les exercices de respiration: je ne sais pas inspirer par la narine gauche et expirer par la narine droite, «bozwell»! Rendu là, ce n'est pas de la relaxation, mais du stress supplémentaire!!!

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