jeudi 2 juin 2011

Accommodements raisonnables

Je vis au pays des mots alors que tu vis au pays des silences.
Quelques fois on se visite dans le pays de l'autre.
Lorsque je suis chez toi, je suis une étrangère.
Et malgré mes efforts d'adaptation, j'aurais toujours le mal de mon pays.

Tu viens chez moi quand ça te tente, au gré de ta fantaisie.
Je t'y invite pourtant souvent et je t'y espère toujours.
Tu es l'invité de marque, celui pour lequel on sort le tapis rouge.
Et je savoure chacune de tes incartades chez moi car c'est alors la fête au village.

Nous demeurons cependant et fondamentalement des habitants de pays lointains l'un de l'autre.
Les ponts sont fragiles et les relations diplomatiques sensibles.
Quand tu renvoies mon ambassadeur, les habitants de mon pays craignent le pire.
Ils ont déjà été éprouvés par d'obscures guerres territoriales et les vieilles se souviennent.

Mon pays est un pays de mots.
De mots tendres et des mots durs.
Des mots comme des ponts vers l'autre et vers nous-même.

Si tu m'invites dans ton pays, je viendrai.
Je n'ai pas encore renoncé à tenter d'y savourer ton silence.

2 commentaires:

  1. Je ne sais pas si si vous appréciez les corrections ou bien si ça vous met en rogne, mais je le saurai après ce commentaire, héhé!

    Accommodement, ça prend deux m.

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  2. Disons que je suis surtout en rogne contre moi-même!
    Merci

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