vendredi 29 avril 2011

17/52

Le rouge idéal, Jacques Côté

Je passe rapidement pour commenter ma dernière lecture.
C'est au fait la deuxième fois que je dois subir ce roman car c'est une des œuvres que mes collègues ont choisi de faire lire aux élèves. J'aurais pu ne pas suivre l'équipe mais durant mon absence, c'était plus simple de faire comme les autres (surtout que ce sont ces mêmes collègues qui me remplaçaient!).

Moi qui adore les bons romans policiers, j'ai du me farcir, deux fois plutôt qu'une, ce très moyen polar. Inspecteur sans substance, scènes inutiles, tentative d'humour qui tombe à plat, structure hyper codifiée du genre policier. Un inspecteur, un acolyte, un meurtre, une enquête...
Rien pour révolutionner le genre.

Au fait, c'est surtout au niveau du personnage de l'inspecteur que ça cloche. Moi qui ne lis Donna Léon que pour le plaisir de suivre Brunetti, Mankell pour Wallender et Camilleri pour savourer les repas du Dottori Montalbano, j'ai détesté le personnage de Duval, l'inspecteur imaginé par Jacques Côté. Et comme l'intérêt des polars réside bien souvent dans la personnalité du héros, disons que sur ce plan, c'est raté.

Ceci dit, l'intrigue est correcte avec quelques rebondissements intéressants. On y présente Baudelaire mais comme un être totalement dégénéré ayant écrit des poèmes morbides, misogynes et incitant les jeunes à perpétuer des actes de violences. Je doute que cela donne le goût à mes élèves de se ruer sur Les fleurs du mal, quoi que...

Les élèves devaient le lire en classe (merci système d'éducation qui nous interdit de faire acheter des livres par les parents), et cela leur a pris au moins une éternité et demi pour le faire!

La semaine prochaine nous ferons des débats sur certains thèmes que l'on retrouve dans ce roman. J'ai bien hâte de voir ce que cela va donner!

jeudi 28 avril 2011

Na Kirinla gaguidou

Renaitre dans la senteur d'une école.
Humer ces odeurs de jeunesse et de rêves possibles.

Je ne le dis pas assez, j'aime mon travail.
Oh, il me fait souvent suer aussi.
Je m'y sens souvent incompétente, dépassée, en surcharge cognitive.
Mais, les élèves!
Je ne pourrais m'en passer.
Je me sens comme un acteur qui retrouve la scène.
Et qui a besoin des vivas du public pour respirer.

J'aime mes collègues aussi.
Oh, ils me font souvent suer eux-aussi.
Mais à galérer ensemble, ça crée des liens.
Je les aime car ils ont décidé de faire la même chose que moi.
Et d'être des survivants d'un système.
Malgré tout.

J'ai décidé d'aller mieux.
De reprendre ma tête en main.
D'accepter de ne pas tout contrôler parce que la vie est imprévisible.
De reléguer des choses, d'en oublier aussi.
Et de faire avec.

Aujourd'hui j'ai décidé d'aimer tout le monde.
Même moi.

dimanche 24 avril 2011

Autodiagnostic

Je pense avoir mis le doigt sur ce qui ne va pas.
Je gère mal l'incertitude.
Bon, ce n'est pas vraiment la surprise du siècle, mais c'est dit!

En situation de crise, je suis parfaite.
Je suis forte, efficace.
Je remonte le moral, je sais quoi faire, je pense clair, je vois clair.
En face de l'ennemi, je n'ai pas peur.
Au contraire.

J'aurais un cancer, un vrai, je serais écœurante.
C'est dans le doute d'en avoir un que je suis poche.

C'est parce que j'ai beaucoup trop d'imagination.
Je vois la montagne plus grosse.
J'imagine le pire et plus encore.
Je suis la reine des scénarios catastrophes.

Devant l'étendu de mes cauchemars, mon cœur ne peut que s'emballer.
Mon ventre ne peut que se distendre.
Ma tête ne peut qu'éclater.

Et si, et si, et si...

vendredi 22 avril 2011

Moins fou comme ça!

Notre employeur a accepté notre demande de double congé sans solde pour l'an prochain. C'est quand même rassurant de savoir que nous ne sommes pas obligés de démissionner et qu'un emploi nous attendra à notre retour.
Merci patron!

Ceci dit nous avons marché un petit 10 kilomètres aujourd'hui. Force nous est de constater que nous avons bien du pain sur la planche avant d'être prêts à affronter les Gorges du saut du Tigre!

16/52

Quel excellent livre que le classique La ferme des animaux de Georges Orwell. Je ne me souvenais pas l'avoir déjà lu alors ce fut ma première lecture via un iPad, dans la voiture en attendant que mes grands terminent une activité à l'école.
C'est aussi ce que mon ainé est en train de lire. Un incitatif de plus pour moi qui aime bien lire ce que mes enfants lisent.

Vraiment le genre de truc que j'aurais aimé écrire si j'avais eu du talent.
Des animaux qui décident de prendre le pouvoir et de gérer leur ferme et qui finissent par ressembler aux humains....ou c'est peut-être les humains qui finissent par ressembler à des animaux.
Il y a tout dans ce roman pour comprendre l'art pas si délicat que ça de la manipulation des masses, la servilité d'une population sans instruction, l'importance de maitriser les forces militaires pour accaparer le pouvoir et le rôle clef des divers instruments de propagande dans l'endoctrinement d'un peuple.
Impossible de ne pas faire le lien avec le stalinisme, le nazisme et autres régimes totalitaires.
Orwell était définitivement un visionnaire et un bon observateur des pulsions humaines.

C'est définitivement à lire une ou plusieurs fois dans une vie. Comme c'est en prime un petit livre, il n'y a aucune excuse.

De l'autre côté du miroir.

Je me souviens de lui.
Au Cegep dans mon groupe de français-théatre.
Plus vieux, il faisait un retour aux études en informatique.
Marié, 2 jeunes enfants.
Menuisier de formation, il s'occupait de construire les décors.
Beau? sans doute.
Surtout très viril par rapport aux autres garçons du groupe.
Nous en étions folles.
Des vraies papillons autour de lui.
Séductrices.
Nous déployions nos charmes sans vergogne.
Sans se poser de questions non plus.

Je me souviens d'une conversation.
Ça tournait autour des dessous féminins.
On se vantait de porter des trucs en dentelle affriolants.
Il nous avait avoué que sa femme n'en portait pas vraiment.
Et que ses dessous se limitaient à des trucs vraiment ordinaires.
Quelle horreur!
On avait presque eu de la peine pour lui.

Pendant mes années de maman à la maison à m'occuper de 4 enfants en bas de 5 ans.
J'ai souvent pensé à lui.
En mettant n'importe quoi d'insignifiants sous mes vêtements.
J'ai souvent pensé à sa femme.

Nous étions bien innocentes.

Maintenant, en voyant les jeunes filles qui tourbillonnent autour de mon mari.
Avec leurs charmes déployés en étendard.
J'esquisse un sourire indulgent.
Je sais, qu'un jour, elles aussi.

jeudi 21 avril 2011

I'll be back

Petite visite à l'école ce matin. Je recommence mardi.
Après 5 semaines d'absence c'est presque comme une petite rentrée scolaire.
Un peu de stress.
On se demande bien (lire moi et mon doute éternel) si les élèves seront contents de nous revoir, si le collègue n'a pas été trop chouette, si la chimie sera encore au rendez-vous.
Je m'inquiète pour rien naturellement.
J'adore mes élèves.

Je suis contente de retourner. Mon école est une super école, mes collègues sont gentils.
Et, trop de temps pour me pencher sur soi, ce n'est pas toujours bon. Surtout pour moi.

Cependant, je ne suis pas aussi en forme que je le voudrais.
Je déteste faire du reflux (quelqu'un aime ça?) et ça fait trois semaines que ça dure. J'ai l'impression d'avoir ingurgité de l'eau de javel. Joie!

Mon médecin m'envoie passer des prises de sang et un autre repas baryté. Très mauvais pour une hypocondriaque de passer des tests. Je suis en phase terminale mentale et je me tape royalement sur les nerfs!
Le seul avantage de tout ça? 12 livres de moins.
Il faut bien trouver du positif dans le fait de ne rien manger et de ne pas boire une seule goutte de vin depuis 5 semaines!

mardi 19 avril 2011

Je compte sur moi

Ce soir.
Je vais me prendre longtemps dans mes bras.
Pour me dire des mots tendres.

Je m'écouterai me conter mes peurs et mes angoisses, mes doutes et mes espoirs.
Je me bercerai au son de ma voix, en me riant des monstres dans ma tête.

Mes larmes sécheront sous mes baisers.
Et je me caresserai longtemps, avant de m'endormir en écoutant battre mon cœur.
Ce soir.

lundi 18 avril 2011

15/52

Des gens très bien, Alexandre Jardin

J'ai lu ce livre parce que je suis une voyeuse et que j'aime bien Alexandre Jardin.
Pas tout Alexandre Jardin mais Le petit sauvage reste tout de même un bon souvenir de lecture.

Je me demandais bien ce qu'il avait à raconter, dans ce dernier livre, de si honteux et de si sale pour mettre en émoi une bonne partie de l'intelligentsia française. Tout un scandale que la parution de ce roman.

Hum.
J'ai eu l'impression de lire un long monologue thérapeutique. Un exorcisme nécessaire pour se libérer de ses démons. Une catharsis.
Pas de quoi en faire un livre, selon moi, mais bon, c'est de toute évidence un livre pour lui et pas pour ses lecteurs. Il en a bien le droit!
Je crois que c'est sans doute plus intéressant pour les français qui retrouvent dans ce roman les gens qui ont fait leur histoire et les couvertures du Paris Match. J'imagine que c'est aussi une bonne thérapie pour certains lecteurs ayant, eux aussi, un grand-père collabo dans leur placard. Ce livre est alors sans doute pour eux aussi.

En écrivant contre sa célèbre famille, Alexandre Jardin renie, surtout, tout ce qu'il a fait avant. Des livres qu'il avoue avoir écrit pour cacher, dans une fausse joie, des trucs bien laids.

Je me demande bien ce qu'il pourra maintenant écrire.

dimanche 17 avril 2011

14/52

Le rapport de Brodeck, Philippe Claudel

Un livre que je devais lire depuis des années. Une suggestion de bien des gens qui me l'avait chaudement conseillé.
C'est en effet excellent.
Différent surtout.

La guerre. La deuxième mais ce n'est pas dit.
Des lieux. Sans doute quelque par à l'est, mais ce n'est pas dit non plus.
Un village.
Des secrets, des remords, des trucs laids.
Des humains et ce que la guerre en a fait.

Au début, tout semble presque irréel. On se demande où on est et de quoi il est vraiment question.
Petit à petit tout se précise et prend forme, autour d'un fil conducteur.
Brodeck.
L'étranger du village, celui qui partira pour les camps et qui aura le malheur d'en revenir.

Je n'en dévoile pas plus.

C'est à lire.

jeudi 14 avril 2011

Dodu

Mon petit Dodu (10 ans, 65 livres mouillées... toute une histoire derrière ce surnom) vient de partir pour 2 semaines.
Voir sa marraine qui travaille pour le gouvernement, en Jamaïque.

J'aime tellement voir mes enfants partir.
Sans pleurs, le sourire aux lèvres, en oubliant presque de nous saluer avant de franchir la sécurité.
Confiants.

Ma mère pleurait quand nous partions et cachait (!!) ses larmes derrière des lunettes de soleil.
Moi c'est au retour que je pleure, de joie.
Au départ, je suis bien trop contente pour être triste.
Contente de les voir rajouter une autre expérience dans leur bagage.
Contente de ce qu'ils vont découvrir, sans nous.
Contente pour eux.

Il était frétillant le Dodu ce matin.
Fier comme Artaban.
D'être celui qui part et qui aura des choses à raconter.

Le mot d'ordre: défense de s'ennuyer de nous...ou peut-être juste un tout petit peu.
Pas plus.

Allez Dodu, va l'explorer le monde.

mardi 12 avril 2011

Une petite mort

Quand j'étais petite, j'avais un vieux pommier dans ma cour.
Un arbre unique, fait pour grimper.
Il y avait 2 chambres, un salon, un escalier et une tour d'observation.
Et en prime, des vraies de vraies grosses pommes pas piquées des vers.
J'y ai passé des heures, et encore des heures.

C'est la première chose que j'ai vu quand nous avons visité notre maison pour la première fois.
Entre les deux pins jumeaux, ce plancher de cabane dans les arbres.
C'était un signe, naturellement.

Au plancher de cabane, nous avons rajouté des côtés et une énorme glissade pour descendre.
Nous l'avons peinte en vert et patenté des marches pour y monter.
Mes enfants, les enfants des autres, s'y sont amusés.
J'étais un peu jalouse de les voir, contente aussi.
Mélancolique surtout.

Et est venu le temps où cette cabane a fait son temps, justement.
J'ai pleuré quand on a décroché la glissade.
Bien plus que mes enfants qui me consolaient en me disant: maman, c'est correct, on ne joue plus dedans, on est grand maintenant.

Je sais qu'un jour ils tomberont en amour, eux-aussi, avec une maison qui a une cabane dans les arbres.

Car il y a de ces souvenirs qui durent une vie.

dimanche 10 avril 2011

L'art des statuts

J'aime le printemps.
Il me reste un travail d'université à rendre ce soir, avant minuit.
Je suis à la dernière minute comme toujours.
Mes petits sont chez ma sœur.
J'ai vu ma fille porter un bikini pour la première fois
Encore sous le choc de constater que cela lui allait bien.
J'oblige mes ados à jouer dehors.
Ils vont aller espionner du monde en vélo (!!).
Demain, j'installe mon hamac.
J'aimerais faire une sieste.
Mon petit part voir sa marraine dans 5 jours.
Chouette pour lui, elle habite en Jamaïque.
J'ai mal à la tête.
Ce sera le pire travail que j'ai jamais rendu de toute ma vie (je dis ça à chaque fois).
Je ne veux pas mourir tout de suite.
C'est pas vrai, je ne veux pas mourir jamais.
C'est poche la mort, ça nous empêche de vivre.
Hier, nous avons fait des biscuits avec ma belle-mère.
Des biscuits grecs, pour Pâques.
Mon chum corrige au soleil.
Il est beau.
J'aimerais que des gens louent ma maison pour 10 mois.
Je me fais enlever des dents de sagesse vendredi.
Mais j'ai un souper chez des amis samedi, c'est con.
Je vais aller acheter du saumon pour ce soir.
Cru, c'est tellement bon.
Mon basilic est mort.
J'aurais dû l'arroser.
Casque ou pas de casque? telle est la question.
J'ai le goût de regarder un vrai de vrai bon film.
Ou de lire un vrai de vrai bon livre.
Je me demande comment je pourrais encore plus perdre mon temps?

vendredi 8 avril 2011

L'affaire est dans le sac

On vient d'acheter nos sacs de voyage.
3 heures à la Cordée.
Avec un super gentil vendeur qui semblait avoir du temps.
Nous avons hésité, changé d'idées plusieurs fois et finalement, on s'est décidé.

On est vraiment content.
Nous pensons avons trouvé exactement ce que nous voulions, l'usage nous le dira!
Nous avons fait exprès de les prendre plus petits.
On voulait voyager léger, nous n'aurons pas le choix

Acheter des billets d'avion c'est un peu virtuel pareil.
Mais, acheter des sacs!
Wow.

13/52

Quel auteur étrange et fascinant que ce David Foenkinos.
Il parait qu'il est considéré comme un des meilleurs écrivains de la nouvelle génération.
Je n'irais pas jusqu'à dire ça, mais chose certaine, il ne laisse pas indifférent.

Je viens de terminer Nos séparations.
L'histoire d'un couple qui se sépare plusieurs fois.
C'est à la fois absurde, loufoque, drôle et un peu insignifiant.
Je ne sais pas, j'aime beaucoup son style mais j'ai souvent l'impression que l'histoire, c'est un peu n'importe quoi.
Il parle d'amour mais à travers des personnages et des situations tellement étranges que ça vire rapidement au burlesque.
Il m'a fait rire mais sans vraiment me toucher.
Un livre qui se lit rapidement, juste avant de se coucher et seulement si La délicatesse, du même auteur, n'est pas disponible à la bibliothèque.

jeudi 7 avril 2011

Me retrouver dans chacun de tes gestes

J'adore voir ma fille grandir.
Je trouve qu'elle est tellement belle.
Tellement saine.

Elle est un printemps.
Lumineuse.

Je pourrais l'observer des heures.
Quand elle joue du piano.
Les cheveux dans le visage.
Quand elle fait la cuisine.
Attentive, concentrée.
Quand elle se fout de ce qu'elle porte.
Maman, c'est tellement pas important.

Je la trouve équilibrée et ça me fascine.
Je ne pensais pas avoir une fille comme ça.
Solide, simple, capable d'être à l'envers du courant.
Déjà.

C'est elle que j'ai le plus hâte de voir en voyage.
Je sais que les enfants du monde entier vont lui coller après.
Qu'elle va faire parler ses yeux et que les yeux des autres lui parleront.
Parce que ce qui la rend vraiment belle, c'est ce germe d'humanité qui pousse en elle.

J'ai hâte de voir la fleur qu'elle deviendra.

12/52

J'avais vraiment beaucoup aimé La délicatesse, petit roman tout simple et léger d'un auteur que je ne connaissais pas du tout, David Foenkinos.

J'ai eu envie de lire autre chose de lui et j'ai choisi Le potentiel érotique de ma femme pour l'originalité du titre.

Dur de qualifier ce roman. Une drôle d'impression de commencer à lire alors que l'histoire est déjà en marche. Une écriture agréable, beaucoup d'humour mais franchement, un peu vide de sens.

C'est l'histoire d'un type raté, obsédé par les collections de toutes sortes. Il fini par se sevrer de cette pulsion et découvre que sa femme a un pouvoir érotique incroyable lorsqu'elle lave les vitres de l'appartement. Voilà...c'est à peu près tout. Le personnage n'est ni attachant, ni touchant, ni vraiment intéressant. Une chance que l'écriture est originale car sinon, il n'y aurait pas eu grand chose à publier!

Mais bon, comme j'avais vraiment aimé La délicatesse et que je trouve le style très rafraichissant, je vais me risquer à lire un troisième roman du même auteur. Je vous en donnerais des nouvelles.




mercredi 6 avril 2011

Le nombril

Je ne suis pas très patiente.
Avec mon corps.
Je ne comprends pas trop pourquoi je ne vais pas bien, tout de suite.
Quand je me sens mal, j'ai l'impression que ça va être ma condition pour le reste de mes jours.

C'est pareil quand je me chicane avec mon chum.
C'est toujours la fin de mon couple.
Pareil quand je donne un cours que je trouve mauvais.
Je suis nécessairement une enseignante ratée pour le reste de ma carrière.

Là j'ai du reflux gastrique, un mal de gorge, un bourdonnement dans mon oreille et des nausées.
Je trouve ça dur d'imaginer que ce ne sera que transitoire.
Je me vois avec cette incapacité de manger éternelle.
Cette brûlure dans ma gorge.
Ces hauts le cœur constants.
Je serais nécessairement un poids.
Un frein.

Je me projette un futur sombre.
Dans lequel je voguerais de médecin en médecine, de médicaments en traitements.
Sans jamais trouver, naturellement.
Et sans jamais aller mieux, naturellement encore.
Je serais le mystère de la médecine.
Et la fille chiante qui se plaint tout le temps.

Du coup, ça me déprime.

mardi 5 avril 2011

Électroménager

Ma tête est une laveuse à spin.
Mon cœur est dans le broyeur.

J'ai envie de m'étioler.
Muettement.
Sur la pointe des pieds.

Je me transforme en cire.
Elle englue ma bouche.
Ne rien dire.
...

lundi 4 avril 2011

Un peu de retenue

Je me retiens d'écrire ici un texte totalement hypocondriaque.
De peur de paraitre totalement névrosée.
Mon corps me fait suer.
Ma tête encore plus.
J'ai l'impression d'avoir cent ans.

Je suis fatiguée de mes questions et encore plus de mes réponses.
J'aimerais en parler pendant des heures pour en faire le tour, une fois pour toute.
Curieuse impression qu'il n'y aura jamais de fin.
J'ai juste le goût de me rouler en boule et d'attendre que la vie passe.

Pas une bonne journée.

samedi 2 avril 2011

Moi mes souliers

J'aime marcher.
Je me sens tellement libre quand je marche.
Mon rêve, un jour, serait de voyager à pieds.
Prendre le temps de me rendre d'un endroit à l'autre, juste par la force de mes jambes.

Depuis que notre voiture est en mode repos, toute la famille n'a plus le choix de marcher.
Et c'est vraiment chouette.

On se dirige tranquillement vers l'idée, un jour, de ne plus avoir de voiture du tout.
Je demeure près de tous les services.
Je reviens justement de la bibliothèque, à pieds avec mes deux ados.
J'ai croisé des collègues en bicyclette, la mère d'une amie de mon fils, des anciens élèves.
3 kilomètre pour me rendre, un petit 30 minutes.
Le temps de jaser avec mes grands.
Ils sont drôles, ils me prennent encore la main.

Je suis à distance de marche de mon travail.
L'hiver, ou quand je suis pressée, j'embarque dans l'autobus scolaire.
Je m'assois avec les élèves.
Le soir, je rentre avec des collègues.
Et là, on vient de sortir nos vélos!

vendredi 1 avril 2011

11/52

Chroniques birmanes, de Guy Delisle.

J'adore la bande-dessinée.
J'avais déjà lu les Chroniques birmanes mais ça faisait déjà un bout de temps. Je n'avais pas tellement aimé mais là, comme nous y allons, j'ai eu envie de les relire.

C'est une bd autobiographique sur l'année que Guy Delisle a passé en Birmanie alors qu'il accompagnait sa femme, employée par Médecin sans frontières-France.

J'aime les bd autobiographiques.
C'est en noir et blanc et j'aime les bd en noir et blanc.
J'aime la façon qu'il a de dessiner.
J'avais adoré sa bd, Pyong Yang, sur son année en Corée du nord.
Comment se fait-il que je n'ai toujours pas aimé les Chroniques Birmanes?

Sans doute parce que Guy Delisle semble vraiment détester son aventure. Il a l'air totalement déprimé par ce qu'il voit, ce qu'il fait. Du coup, ça déprime le lecteur. Il ne rigole jamais, ne semble trouver rien d'intéressant. Il a l'air un peu colon, un peu déphasé. Il râle continuellement quand la climatisation tombe en panne, trouve la nourriture moche, les édifices laids...Le seul moment où il semble trouver un certain bonheur c'est quand il se baigne dans la piscine du club sélect de l'ambassade australienne. Bon, j'exagère un peu mais à peine. Quand sa copine lui propose de rester un autre 6 mois, il refuse. Il a fait le tour.

Il a le droit, mais ce n'est pas très captivant et à la limite on se demande bien ce qu'il voulait nous raconter. J'ai eu l'impression qu'il a dessiné pour passer le temps mais que le cœur n'y était pas vraiment. Il y a d'ailleurs très peu d'émotions dans toute cette histoire.

Bref, j'aurais dû relire, pour la sixième fois, Paul à Québec (de Michel Rabagliati) à la place.

10/52

La frousse autour du monde Tome 3, Bruno Blanchet.

J'avais lu les deux premiers sans savoir qu'il y en avait un troisième qui m'attendait, bien caché entre les guides de voyages de ma bibliothèque.

C'est le meilleur des trois, je trouve. Une plus belle facture, des photos et des textes mieux ficelés. Ça se passe principalement en Afrique et toujours avec cette même façon incroyable de voyager. J'ai encore plus le goût de réduire la grosseur de mon sac à dos!

Les textes sur sa rencontre avec son fils et les impressions de ce dernier sont particulièrement savoureux.

Vraiment, à lire pour se donner du courage et pour croire que tout est possible...encore une fois.