lundi 28 février 2011

Miss Météo

Il neige, il pleut, il verglasse.
Parlons météo.
Pratique quand on a rien à dire.

J'ai envoyé mes enfants au cinéma.
Je contemple la page blanche de ce qui sera mon futur travail.

Toujours quelque chose à faire, à remettre, à corriger, à planifier.
C'est lassant.
Il y a des jours où j'aimerais travailler dans une shop.
Mettre des trucs dans des boites.
Rêver pendant ce temps.
Écouter de la musique.
Et puncher à la fin de la journée.
Surtout ça, puncher.

Mon cerveau libre.
Obligation nulle.
Rien à prévoir, à devoir.
Juste le minimum; quoi mettre, quoi manger, quel film on regarde, faire réparer l'auto ou pas.

Ça arrivera sans doute.
Quand je serais vieille.
Et je sais que je pleurerais alors cette courte liste.
et la vieillesse qui va avec.

samedi 26 février 2011

Le legs

Je ne suis pas une mère parfaite. Loin de là.
J'ai tiré des oreilles, j'ai pleuré devant mes enfants, j'ai fait du chantage émotif, j'ai usé du sarcasme, j'ai refusé des câlins, j'ai dit des choses que je regrette encore maintenant.

J'ai eu honte de moi.
J'ai pensé ne pas être à la hauteur.
Je le pense encore, des fois.

Plus que tout autre expérience de vie, c'est la maternité qui nous plonge le plus au cœur de notre humanité.

Mais il y a des choses que j'ai donné à mes enfants et dont je suis fière.
La débrouillardise.
L'autonomie.
L'amour de la lecture.
La politesse.
La curiosité.
Le respect des différences.
L'ouverture sur les autres.

Je ne sais pas vraiment ce qu'ils garderont de leur enfance.
Je sais qu'ils porteront, un jour, des jugements sur la femme que je suis, sur la mère que j'ai été.
Je sais qu'ils trouveront mes failles, même celles que je pense si bien cacher.

Je sais par contre qu'ils m'en parleront.

Parce que je n'ai jamais joué de rôle avec eux.
Parce que je n'ai pas de piédestal sur lequel m'accrocher.
Je n'aurais jamais l'impression de tomber du socle.

L'amour de l'autre dans ses imperfections, c'est aussi un bel héritage.

J'en suis fière.

vendredi 25 février 2011

Pour la petite histoire

Mon travail est déposé.
20 pages de vide

J'ai marché mes quatre kilomètres.
Même en regardant la télé, c'est un peu plate.

C'est la relâche.

J'ai un autre travail à faire pour dimanche prochain et des corrections.

Je suis crevée.

Mon ami François

C'est mon ami depuis le Cegep
Bah, nous avons bien eu quelques années de froid sibérien entre nous
Mais je ne me souviens plus pourquoi, et lui non plus.

Je sais qu'il m'aime ou m'a aimé ou m'aimerait.

Je l'ai toujours su.
J'ai toujours été sur mes gardes.
Bah, je me suis bien déjà couchée sur son lit, à 18 ans, dans sa chambre (parait que ça ne se fait pas, à moins de vouloir), mais j'étais innocente ou agace ou juste inconsciente d'avoir un quelconque pouvoir de séduction.

Ne pas laisser d'ouverture.
Ne pas entrebâiller, sans le vouloir, une quelconque porte.
Ne pas devoir dire non.
Ne pas blesser l'autre.

Encore maintenant je fais attention.
Je lui dis bien, en blague (!) que je suis la femme de sa vie et il me répond bien, en blague (!), qu'il le sait.
Je sais qu'il suffirait que je pose ma tête sur son épaule pour mettre fin à notre équilibre amical.
Il suffirait de presque rien.
Pour qu'il fonce dans la faille et que je doive, nécessairement, lui faire de la peine.

C'est mon ami.
Et j'y fais attention.

Tiens, je me demande si je ne suis pas très égoïste, finalement, dans cette relation.
Que sous des couverts de meilleure amie, je ne suis pas en train de l'empêcher d'avoir une vraie relation avec une autre.
Tiens, je vais lui demander.
Heu.
Non.

jeudi 24 février 2011

Poker face

Le truc pour faire un projet de fou?
Le dire aux plus de gens possible.
Vous serez alors trop orgueilleux pour changer d'idée sans avoir l'air fou, justement.

C'est notre technique.
On ne pourra pas reculer sans perdre la face.
Alors

Ça avance.
Nous avons relativement une bonne idée de notre trajet.
Nous avons fait un premier repérage du genre de sac à dos que nous aimerions avoir.
On sait un peu quels vaccins ça nous prend.
On s'en va tous chez le dentiste bientôt.
Le bouche à oreille pour la location de la maison est commencé.
On commence à prendre des livres à la bibliothèque pour préparer les enfants.
On tente de manger moins de riz et d'entrevoir les insectes comme un mets séduisant.

C'est vraiment étrange car nous n'avons jamais rêvé de l'Asie du Sud-Est.
J'ai rêvé de l'Afrique durant toute mon adolescence, certaine que je finirais missionnaire-journaliste-coopérante-reine dans un village de brousse.
Je m'y voyais tellement.
J'étais africaine dans l'âme, forte de mes trois ans d'enfance en Cote-d'Ivoire.
Je me voyais mariée avec un homme luisant au corps d'ébène, portant le sort de ce continent sur mes épaules.

L'Asie? pas pantoute.

Pourtant nous allons y passer 10 mois.
Sans doute parce que nous n'y avons pas rêvé.

Ça ne m'inquiète pas.
Au contraire.
Un de mes plus beaux voyages fut justement dans un pays auquel je n'avais jamais rêvé.







mercredi 23 février 2011

rue St-Denis

Je me souviens de la fois où ma mère m'a dit que j'étais belle.
La fois.

J'avais 17 ans et mon copain m'avait laissé après 2 ans (ce qui est toute une vie à 17 ans).
Je fermais la portière de la voiture, rue St-Denis.
C'est fou, je me souviens exactement de ce que je portais.
Une salopette et une chemise avec des fleurs.
Triste.
Débinée.
Honteuse, un peu, de ce rejet de l'autre.

"Ne t'en fais pas, de dire ma mère, avec l'allure que tu as, tu vas t'en trouver un autre facilement".

Voilà.
C'était la fois.



-Ma puce, tu le sais que tu es belle?
-Oui maman, tu me le dis tout le temps!
-Vraiment? combien de fois je te l'ai dit aujourd'hui?
-Au moins quatre fois (ma fille a tendance à exagérer un brin).
-Quatre? c'est bien, je suis contente..tu es belle!
-(rires)


mardi 22 février 2011

3ème rangée, 2ème bureau

J'ai eu envie de la serrer dans mes bras.
Cette petite chose, toute triste de son chagrin d'amour.
16 ans, 95 livres mouillées.

Des larmes dans les yeux, livide, le cœur à des années lumières du schéma narratif.

Des petits gestes.
Une perche qui se tend à la fin d'un cours.
L'envie de l'enrober d'amour.
De lui dire à quel point elle était unique et belle.
Tellement pleine de promesses.
Lui dire, surtout, que sa vie n'est pas uniquement dans le regard d'un autre.

Comment lui confier que l'amour, le couple, ce n'est pas vraiment ça?
Pas là, pas maintenant.
Comment lui dire sans être platement adulte, sans minimiser son droit à sa peine?

Ce fut simple.

Aime-toi ma belle et ils t'aimeront.
Aime-toi.

lundi 21 février 2011

Ma persévérance scolaire.

Je suis la reine du vent, des nuages et de la bouette.
Je manie la phrase creuse, je pellette les concepts fumeux, je joue dans la métaphore oiseuse.

Vous l'avez sans doute deviné, je fais une maitrise en éducation (ou l'art de perdre la foi dans un système, en 60 crédits).

J'ai rarement écrit autant d'inepties avec d'aussi bons résultats.
J'ai rarement été aussi désabusée.
J'ai rarement eu autant l'impression de perdre mon temps.
J'ai presque honte.

La science de l'éducation, déjà en partant c'est foireux.
Enseigner ce n'est pas une science, c'est de la mayonnaise.
Un peu d'intuition, un peu d'humanité, un peu d'humour, beaucoup de passion pour sa matière, pas mal de talent en improvisation 101, un brin de charisme. On brasse le tout et on espère que la sauce va prendre. En général, ça prend. Si ça ne prend pas, ou rarement, c'est parce que l'enseignement ce n'est pas pour toi et toute la science de l'éducation du monde n'y changera rien.

Ce qui me dégoute le plus c'est que je sois obligée de faire cette maitrise. Parce qu'il faut engraisser les facultés d'éducation en se bourrant la tête de concepts bidons pour être légalement qualifiée en enseignement. Parce qu'après un bac en littérature et une maitrise en histoire, je ne suis pas encore assez formée pour enseigner au secondaire.

Je touche aux limites du système et à son incohérence.

Je vois des jeunes enseignants sortir des facultés d'éducation avec une connaissance minimale de la matière à enseigner mais des vagues souvenirs de leurs cours sur le socioconstructivisme, l'élaboration de SAE, la pédagogie par projets, la métacognition. Des très vagues souvenirs qui ne serviront pas tellement parce que dans la vraie vie, enseigner ça ne s'apprend pas.

J'ai tellement le goût de décrocher.
Tellement le goût de laisser tomber la rédaction de mon travail sur la Planification globale de l'enseignement pour aller relire mes classiques. Les relire pour en parler demain à mes élèves avec des pétillements dans les yeux et de la bave au coin de la bouche. En parler pour que mes élèves me trouvent, encore une fois, étrangement vivante. Étrangement en amour avec ma langue.

Cette maitrise m'éteint.


dimanche 20 février 2011

Faire le vide

Au moins 25 sacs.
Ma maison vient de perdre du poids.

En préparation à ce qui s'en vient, pour ne pas trop me dégouter au retour et parce que j'étais tannée d'ouvrir des penderies pleines, nous avons fait du ménage en fin de semaine.

Ça fait tellement de bien.
Mieux qu'une thérapie.
Un orgasme de ménagère.

Ma famille se divise en deux. Ceux qui aiment garder des choses et ceux qui sont à l'aise avec le détachement matériel. Je suis entre les deux. J'aime la pureté du vide, j'aime la facilité de ranger peu de choses, j'aime vivre avec l'essentiel, mais j'ai besoin d'un rationnel de chum pour m'aider à ne pas garder tous les costumes d'Halloween de mes enfants, les multiples vêtements au cas où, les moules qui ne servent qu'une fois par deux ans mais qui sont jolis tout de même.
Que voulez-vous, 20 ans avec une mère névrosée qui collectionnait les sacs de lait et les recettes découpées, ça laisse des traces.

Mon chum lui, c'est:
  • le pragmatisme incarné,
  • la logique pure,
  • l'efficacité redoutable,
  • le maitre de la séparation du bon grain de l'ivraie.

Mon second fils est un ramasseux. Ce fut tout un défi de lui faire jeter/donner/recycler des choses. Je lui ai demandé ce soir de penser à un seul objet que nous lui avons fait jeter/donner/recycler (de peine et de misère) et qu'il regrettait. Malgré tout son orgueil, il a été incapable de m'en nommer un.

Le ménage par le vide, comme le dit si bien ma maman, jalouse de cette capacité à ne garder que ce qui compte vraiment.

Je respire tellement mieux.


vendredi 18 février 2011

K

J'avais envie, ce matin, d'écrire un texte sur la perte et la mort. Bien lovée dans les bras de mon homme, ne pouvant imaginer la vie sans lui, l'éternité sans vivre à ses côtés est bien au-delà de mes capacités de visualisation.

J'aimerais tellement être croyante.
Faudrait penser à un séjour à Damas peut-être, sait-on jamais.


Je pensais donc à la disparition des choses et me disais que je pourrais écrire un texte pastiche sur le sujet.
Pffff, peine perdue...à moins de vouloir faire disparaitre le k.
Perec était un génie ou un fou, au choix.

lundi 14 février 2011

Parce que c'était Lui.

19 ans depuis ce coup de téléphone. En après-midi, chez ma mère. J'écoutais du Brel, tu t'en souviens, je le sais. Tu étais tellement jeune, tellement différent des autres, tellement étrange. Étudiant en physique, flyé, silencieux, brillant, doux, à contre-courant d'un paquet de trucs...tellement pas mon genre.
20 minutes à tourner autour du pot. J'anticipais anxieusement ta demande en me demandant bien comment réussir à refuser sans te faire trop de peine. Je sentais bien que ça avait déjà dû te prendre tout ton petit change pour composer mon numéro.
Je n'ai pas été capable de dire non. Moi qui ne voulais sortir avec personne, qui trouvais ça tellement kétaine la St-Valentin.
Je me demandais de quoi on pourrait bien se parler le temps d'un souper. J'ai failli faire une liste de sujets.
Une belle soirée, un peu étrange. Du jazz, du lapin à la moutarde, des rires sur les conversations des voisins. Des silences plein de nos regards. Tu as payé et je t'ai ramené chez tes parents. Je te revois encore passer par la porte du garage pour ne pas les réveiller et ressortir avec un livre de poésie. La tienne.

6 mois plus tard tu me demandais en mariage. À genoux dans un parc.
Tu avais 19 ans. Moi pas tellement plus.
Jeunes et fous.
Nous le sommes encore.
Ensemble.


Diner de con

Madame
X ne file pas ce matin. Elle a une grosse peine d'amour et n'est pas en mesure de faire son oral en avant de la classe au risque de pleurer. SVP reporter le (sic) au prochain cours. SVP j'apprécierais votre compréhension.
Signé La maman de x.

Je suis tellement mal à l'aise avec ce genre de message. Merde! La jeune fille a 16 ans!
Outre le fait que, si elle était venue elle-même me dire qu'elle aimerait ne pas passer, j'aurais accepté étant assez humaine de nature, je ne comprends pas une maman qui trouve que c'est correct d'écrire ce genre de message.
Quel maternage!
"Life sucks" mais " the show must go on". Voilà ce que j'aurais dit à ma fille.

Ça c'est sans compter les mots des parents demandant des devoirs et des travaux à l'avance pour ne pas que leur enfant (qui manque une semaine de classe pour aller dans le sud) ne se tape des récupérations au retour et ne soit trop débordé. Travaux qu'ils veulent avoir une semaine avant le départ pour ne pas que l'enfant (de 16 ans toujours) fasse des devoirs sur la plage. T'sé, c'est des vacances! (ma recommandation à cet enfant qui ne savait même pas qui était Fidel Castro et qui allait à Cuba une semaine? ce fut de revenir avec une bonne idée de la situation politique et historique de ce pays! Pfff!)

Et nous, les enseignants, sommes les bonnes poires qui peuvent se dire quoi faire par n'importe qui. N'importe qui peut avoir une opinion dans le merveilleux monde de l'éducation où tout le monde est gérant d'estrade. N'importe qui peut trouver que ce n'est pas correct de corriger comme ça, d'interdire les bouteilles d'eau en classe, de ne pas laisser un jeune aller aux toilettes, d'enlever des points pour des retards...n'importe qui peut remettre en doute le jugement des enseignants.

Tiens un appel de 20 minutes la semaine dernière avec une maman qui me trouvait donc pas fine de ne pas accepter le cahier d'exercice de sa fille qui ne l'avait pas en classe (même si j'avais demandé à tous les élèves d'avoir le dit cahier ce jour là, d'inscrire la date dans leur agenda et que j'avais spécifié que ce serait la seule date de remise, le tout martelé 20 fois plutôt qu'une).

Il faut encore laisser des chances, comprendre le jeune, le materner et lui apprendre quoi? Que même s'il n'écoute jamais en classe, il va s'en sortir pareil car le professeur va répéter 40 fois? Qu'il va pouvoir reprendre ses examens, ravoir son cellulaire s'il est confisqué, mentir et se faire couvrir par ses parents?
Comprendre qu'il pourra manquer des cours pour ses leçons de conduite ou pour aller se faire faire les ongles? Comprendre qu'il aura des chances à l'infini, donc inutile de se forcer vraiment? Ben oui on va ramasser le cahier, ben oui quand elle l'aura, ben oui...on est fin (con) de même.

Ce qui ne va vraiment pas dans le système d'éducation?

Les parents!

samedi 12 février 2011

Réseautage (bis)

J'ai une copine infirmière qui est propriétaire d'une clinique de santé voyage.
C'est chouette.
Je sais qu'elle va penser à tout avant notre départ et que nous allons pouvoir compter sur elle à distance.
Quand je vous parlais de la force de mon réseau.
Elle vient de partir avec les carnets de vaccinations des enfants afin de nous préparer un plan de match.
C'est chouette bis et bis.

Et je n'aborde même pas mes beaux-parents opticiens, la cousine dentiste, ma mère qui achète les souliers de mes enfants (et plus), ma sœur qui les amène en ski à tour de rôle, le voisin qui surveille ma maison (il fait le tour de mon terrain tous les soirs quand je suis absente), mon beau-frère qui vient jardiner ma plate-bande 3 fois par année...

Gâtés nous sommes.

Prise à l'autre bout du monde, je sais que plusieurs personnes viendraient me chercher.
Quelle richesse.

vendredi 11 février 2011

Anna Karénine

Étonnant.
C'est vraiment le personnage de roman auquel je m'identifie le plus.
Cette femme belle et séduisante (!!), aimée avec passion, mais constamment prise par le doute et la peur.
Le doute de ne plus être aimée.
La peur de voir cette passion s'éteindre.
C'est ce qui la perdra d'ailleurs.

J'aime beaucoup trop le vent.

Je suis une girouette soumise au vent.
Quand il est doux pour moi, je plane sur la maison, je coule des jours paisibles.
La vie me semble alors tellement belle, tellement porteuse d'espoir.
Je suis capable de tout, je suis forte, intense, lucide.
Heureuse.

Mais il suffit que le vent change de bord pour me faire virevolter dans tous les sens.
C'est alors la fin du monde, je suis anéantie, me sens éteinte, invisible.
Fragile.
Je n'ai aucun poids affectif stable, pas de confiance en moi assez grande pour ne pas pleurer au moindre changement de brise.

Je voudrais hurler dans la tempête.
Me rebeller, l'empêcher de me faire tourner.

Je ne comprends toujours pas le vent. Je ne comprends toujours pas pourquoi il change de direction aussi subitement, où il va, ce qu'il veut, ce qu'il pense, ce qu'il désire.

Je n'ai pas de prise sur lui.
Il est capable de tout sur moi.

mercredi 9 février 2011

Craché

On juge. Tout le monde juge.
Ça m'énerve quand les gens disent des trucs du genre " ah, il faut pas juger, moi je ne juge pas!".
Ben voyons!

Je juge l'obèse qui boit de la liqueur en format jumbo, je juge la mère qui remplie son panier avec de la bouffe dégueulasse, je juge les parents qui laissent les enfants devenir gros, je juge mon collège qui a, dans son lunch, des pommes achetées toutes tranchées et mises en petit sac industriel (!!), un jus en boite, un biscuit dans un sachet, une petite boite de biscotte format unique...
Je juge les gens qui vont à Walt Dysney et ceux qui ont les moyens de ne pas aller chez Wall Mart mais qui y vont pareil. Je juge les gens qui lisent le journal de Montréal (surtout en ce moment), je juge les parents qui se plaignent que leurs enfants soient tout le temps devant l'ordi mais qui n'ont pas le courage de débrancher les fils, je juge les professeurs de français qui pensent que Rimbaud est québécois (et qui le disent aux élèves!)...

La liste serait vraiment longue de tous mes jugements.

C'est laid.
Je sais.
Mais c'est comme ça.

Je juge mais je sais aussi que je suis jugée.
Logique.

mardi 8 février 2011

Le nid

Finalement j'aimerais revenir il y a 19 ans, pour tout revivre encore avec toi.
Les bas, les hauts, les doutes, les certitudes.
Le jamais monotone, le jamais routinier.
L'assurance de ne pas avoir perdu mon temps.

Je ne pensais pas SI bien choisir.

samedi 5 février 2011

Science fiction

J'aimerais tellement remonter le temps mais le problème c'est que je ne sais pas vraiment à quel moment je choisirais de revenir.

Hier soir? avant que tout ne dégénère? avant que des mots trop durs ne sortent de ma bouche? avant de gâcher ce que j'ai tenté de reconstruire, en vain?

Il y a 2 ans? maintenant que je connais les séquelles de cette histoire?

Il vaudrait peut-être mieux que j'avance le temps mais, là encore, je ne sais quand. Et si demain était pire?

Je sais juste que je ne veux pas être maintenant trop longtemps.

mercredi 2 février 2011

Réseau social

Je me rends de plus en plus compte que, dans ma vie, une de mes plus grandes richesses c'est mon réseau social.

Je suis riche de mon entourage; une famille, une belle-famille, des amis précieux et de longues dates, des collègues solides, des voisins prévenants.

J'ai cette incroyable certitude que je ne pourrais jamais être dans la misère car mon réseau social ne me le permettrait jamais.
J'ai cette incroyable certitude que peu importe le coup dur, j'aurais des gens pour venir pleurer avec moi, des amis pour me faire des petits plats, des voisins pour tondre mon gazon, des parents pour m'héberger et pour me rassurer.

Je me demande souvent si je suis aussi gentille avec les autres que les autres le sont avec moi.
J'espère tellement être, moi aussi, comprise dans la richesse sociale de mes amis. Que lorsqu'ils font le compte de leurs acquis, je suis là, sur la liste.

Nous regardions ce soir, avec les enfants, la série Naufragés des villes. Thomas 9 ans me demandait comment les gens pouvaient ne pas avoir de famille et être vraiment seuls, dans la rue. Pour lui qui ne voit pas une fête sans des cousins, des tantes, des grands-parents et toute la smala, c'est impossible d'imaginer qu'il y a des gens qui ne peuvent s'inviter chez personne pour un souper, une nuit, un café.

C'est dans cette certitude de la présence aimante des autres, que se trouve véritablement notre richesse.

Je suis reconnaissante.

Atteindre l'inaccessible étoile.

Je n'arrive pas à croire que nous allons vraiment faire ça.
Comme je n'ai jamais cru que je pouvais vraiment acheter tout ce que je voulais à l'épicerie.
Au fait, je n'ai jamais vraiment pensé que j'étais une adulte, et ça me fascine toujours autant.

Des fois, je me pose un peu pour constater que si mes enfants suivent tel ou tel cours, c'est ma décision, que nous mangeons ce que je choisis de préparer, que je peux prendre ma voiture quand je veux et aller où je veux sans demander la permission à personne.

Fascinant.

Vraiment.


mardi 1 février 2011

6/52

La frousse autour du monde 1 et 2, Bruno Blanchet

Je n'ai jamais aimé Bruno Blanchet. Jamais trouvé ses personnages drôles. Jamais eu envie d'écouter ce qu'il faisait en tant qu'humoriste.
J'ai découvert son blogue un peu par hasard. Me suis mise à le lire et à l'envier...beaucoup. À l'admirer aussi.
Partir, sans rien, sans attaches, tout laisser, un seul sac, peu de choses, marcher beaucoup, découvrir le monde simplement, se perdre dans les autres, se fondre dans la nature, se détacher des contraintes modernes.
Mon rêve.
Et, tout doucement, ce monsieur-pas-de-cou, qui me tapait royalement sur les nerfs, m'a séduite par sa capacité à s'adapter et par sa simplicité de voyageur itinérant.

J'ai lu ses deux livres rapidement (ça doit se lire rapidement), surtout les sections sur l'Asie du Sud-Est (je suis concept). On ne lis pas pour la beauté de l'écriture mais pour les anecdotes, pour partager un "road trip", pour aimer un peu plus le monde dans sa diversité, pour vaincre ses peurs, pour se dire que tout est possible si on veut.

Des livres petits formats faciles à transporter et à feuilleter. C'est en somme le ramassis de ses chroniques. Je suis restée cependant un peu sur ma faim devant le peu d'images et de photos (j'aime les photos) et la mise en page, qui se veut sans doute rigolote, mais qui ne m'a pas fait rire.

Bruno Blanchet vient tout juste de fermer son blogue et ses chroniques pour aller se perdre encore plus profondément dans l'aventure, avec une brosse à dent et 1 t-shirt.
Voilà qui me le rend encore plus sympathique!






Avancer sur place

4 jours.
C'est peu mais c'est déjà beaucoup.
À raison d'un 3 kilomètre et demi, en moyenne, par matin.
40 minutes.
20 minutes de marche à 135 battements.
20 minutes de marche à 155-160.
Étirements avant et après.
C'est pas trop dur, une fois les souliers dans les pieds.
C'est se lever qui est pénible.
Comme dans toutes les activités physiques.
J'adore nager mais je déteste entrer dans l'eau.

Je suis toujours à 165 livres. Mais ce n'est plus mon but premier de perdre du poids.
Je sais aussi que ça va venir, avec le temps. Je ne suis pas pressée, pas trop.
Aujourd'hui j'ai l'impression d'avoir du pouvoir sur mon corps et de ne pas être condamnée à le subir, pas encore du moins.
Aujourd'hui je me sens bien.